Le marché, et non pas les organismes de planification gouvernementaux, façonnera la réforme dans le secteur universitaire selon une étude de l’Institut de l’Atlantique pour les études du marché (AIMS). De plus en plus, toutes les universités, où qu’elles soient au Canada, se verront dans l’obligation de se comporter comme une société privée. La qualité de leur produit, leur efficacité et la qualité de leur service à la clientèle sont autant de facteurs qui seront scrutés à la loupe au fur et à mesure que le consommateur primaire, l’étudiant post-secondaire, paie une part accrue du coût de son éducation.
Voilà la conclusion principale de l’étude ‘Reforming the Universities: The Coming Upheaval in Higher Education in Nova Scotia and Elsewhere’, préparée pour AIMS par Edwin G. West, professeur en économie à l’université Carleton. Cette conclusion est particulièrement pertinente dans le contexte néo-écossais, où le Council on Higher Education contemple une réforme en profondeur du secteur post-secondaire.
Selon le professeur West, un vrai marché en matière d’éducation post-secondaire, accompagné d’une concurrence accrue entre les universités, donnera lieu à un secteur post-secondaire beaucoup plus efficace et compétitif au Canada, un secteur plus apte à répondre aux besoins d’une économie globalisante.
L’auteur compare le fonctionnement d’un marché en éducation avec un processus de planification bureaucratique et gouvernementale incapable de prévoir tous les défis auxquels le système sera confronté ou de répondre aux besoins, constamment en évolution, des étudiants et des chercheurs.
Une conclusion qui se dégage de l’étude du professeur West, c’est que les universités, en Nouvelle-Écosse comme ailleurs, doivent jouir de toute la flexibilité nécessaire pour répondre aux exigences du marché, y compris le droit de se fusionner les unes avec les autres, établir des projets conjoints ou même de fermer leurs portes si elles n’arrivent pas à satisfaire leur clientèle.
Le point de départ de l’étude est la constatation que les frais de scolarité, qui ont augmenté considérablement au cours des dernières années, vont déclencher une concurrence accrue entre les univerités. Les frais de scolarité représentent une part croissante des revenus globaux des universités et continueront d’augmenter à cause des coupures dans les budgets gouvernementaux. En conséquence les étudiants vont exiger une éducation qui en vaut le coût, mettant ainsi une pression accrue sur les universités dans le recrutement des étudiants. La concurrence entre institutions post-secondaire se fera tant sur le prix que sur la qualité de la formation offerte. On assiste donc à l’émergence d’une nouvelle classe de consommateur averti dans le monde universitaire et c’est cette classe qui dictera la fore que prendra la réforme de ce secteur, et non pas les bureaucrates en éducation.
C’est en offrant un service de qualité que les université privées, à but lucratif, ont pu s’établir partout en Amérique du Nord, malgré le fait qu’elles se financent à 90% des frais de scolarité d’après l’étude. Lorsqu’on les compare à d’autres institutions, ces universités privées répondent plus vite aux besoins des étudiants, offrent leur cours à un coût moindre et permettent à leurs étudiants de compléter leurs études en moins de temps.
Le système de prêts aux étudiants se verra appelé à évoluer assez rapidement afin d’aider les étudiants à faire face à la croissance de leur part de la note de l’éducation post-secondaire. Le professeur West examine deux types de prêts destinés aux étudiants: le type ‘hypothèque’, où le remboursement se fait sur une période assez courte et où les mensualités sont relativement élevées et inflexibles, et le type de prêt qui tient compte des revenus de l’étudiant une fois sur le marché du travail. Dans le deuxième cas, le remboursement s’étend sur une assez longue période. C’est le deuxième type de prêt qui semble mieux répondre aux exigences du monde universitaire d’aujourd’hui.
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